Salut,
je m'appelle Deijana, je suis née à Montluçon, mais je ne suis pas ici pour te parler de Montluçon.
Je vais te parler de ma passion, le dessin. Je veux devenir artiste, car je trouve que je dessine bien, voilà. Je dessine depuis toute petite, et je dessine surtout en plein air, dans des parcs.
Je suis dans un parc, posée dans la nature, en écoutant de la musique, et je dessine.
Voilà un de mes dessins.
Je dessine pour me détendre, et pour le plaisir. Mais surtout, je dessine en suivant mon humeur. Par exemple, si je suis triste, je vais dessiner une fille triste, tu as compris. Bon, j'espère que tu aimes mes dessins. Ça m'a fait plaisir en tout cas de partager ma passion avec toi.

Ma grand-mère préparait des pizzas magnifiques avec des pepperoni, de la sauce tomate, du fromage, de la mozzarella, de la pâte fine.

Ma mère essayait de reproduire la même pizza. Mais c’était trop grillé, et il manquait des ingrédients, et la pâte était trop épaisse...

Alors, ma grand-mère disait à ma mère : « Il faut apprendre dans la vie ! ».
Et du coup, ma mère essayait et essayait, encore et encore.

Un jour, ma mère réussit, et ma grand-mère était fière d’elle ; du coup, c’était la recette de la famille, la recette du pays d’origine, l’Italie.

Et aujourd’hui, ma mère prépare la pizza tous les week-ends.

Atelier avec les 4^e du collège Jean Jacques Soulier dans le cadre du projet Transmissions (2017)

« L’immeuble, c’est le gris, on l’appelle Le Gris. J’habitais la deuxième entrée. Les cuisines sont grandes dans les F4. Alors que dans Le Bleu, c’est tout petit.

• J’habitais au 7^e.
• Moi aussi.
• Si ça se trouve, quand t’es partie, c’est moi qui l’ai pris.
• Quand tu rentres comme ça, là, au bout, on était dans les apparts du coin, ceux qui faisaient le petit machin, tu pouvais courir autour.
• Y’a qui qui habitait avant toi ? C’était pas un Turc ?
• Non, une Française. Elle avait une boulangerie. Et Yvette, c’était ma voisine. Une dame calme. Elle aimait bien être habillée.

• Moi, j’habitais en face d’elle. Quand on est arrivés, elle a vu qu’on était étrangers, elle est venue nous voir : est-ce que je peux aider les enfants pour les devoirs ? On y allait deux par deux. Les deux filles et quand on avait fini, les deux garçons. L’autre fois, elle a croisé mes parents, elle a dit : « C’est à qui ce petit ? » C’était mon fils. 

Je l’insultais en rigolant et elle me courait après en essayant de me frapper avec une raquette, on a bien rigolé.
L’heure d’après, le hasard a bien fait les choses.
Nous étions en cour d’espagnol ou l’on devait faire un travail de présentation, nous nous sommes mis en binôme. Nous avons fait plus ample connaissance au tableau, devant la classe.
Au début on se fréquentait seulement en cours mais par la suite on se voyait le mercredi après-midi puis des journées complètes remplies de fous rires.
Peu à peu nous avons découvert des passions communes que j’étais loin d’imaginer comme la cinématographie. Nous nous sommes mis à écrire des histoires à réaliser, monter puis produire des vidéos.

Ensemble nous avons créé plusieurs centaines de vidéos humoristiques. Nous avons grandi et évolués ensemble.
Tout s’est très bien passé durant 2 ans jusqu’au jour de mon déménagement.
Cette séparation a été dure et pleine d’appréhensions.
Heureusement tout s’est bien passé, j’ai pu découvrir de nouvelles personnes et Morgane et moi sommes toujours en contact après plus de deux ans de relations à distance.

Le plus important pour moi dans ma vie c'est l'argent. Toute ma vie j'ai rêvé d'avoir beaucoup d'argent. Je pourrais faire tout pour l'oseille, car si on a ça, on peut tout avoir.

L'un de mes pires souvenirs, c’est la fois où j'ai braqué un innocent.


On est sorti de la cité avec mon cousin et mes potes au total on était quatre. On est parti dans Paris. On a traîné. On n’avait pas de sous. Un de mes potes a eu l'idée de braquer. J'ai eu peur parce que je suis pas du genre à faire ça. Bref tout le monde s'est mis d'accord, sauf moi. Mais j'ai pas dit.

On a vu un homme dans une voiture on s'est approché de lui. On lui a dit de baisser la vitre. On lui a mis des droites et on s'est barré avec son porte-monnaie. On a pris le bus, le tram, le métro pour semer les flics. Le lendemain, on a acheté des survêt et des chaussures. Sauf que un des mecs a abusé avec la carte bancaire. Maintenant il est en prison. Il nous a pas balancé aux keufs.

Aujourd’hui, je regrette ce que j'ai fait à cet inconnu.


*

Je vis à Montluçon parce que c'est une ville pas dangereuse. Mais je trouve que le temps est lent, ici, comparé à d’autres grandes villes. Il n'y a pas d'ambiance. À 21h tout est fermé.

*

Ce qui m'a marqué pendant ces séances c'est l'observation et la joie.

Avec mon camarade Thomas on a interrogé une retraitée qui s'appelle Suzette. Une petite femme aux cheveux blancs. Elle avait l'air en bonne santé pour son âge. Elle nous a raconté l'histoire de Montluçon à l'ancienne - comment c'était avant, par rapport à aujourd'hui. Ça a beaucoup changé, je trouve.

Avant il y avait beaucoup d'usines. Maintenant, il y a plus de magasins.

L'histoire qui m'a le plus marqué dans cette rencontre c'est quand elle était plus jeune, avec sa famille. Ils hébergeaient des étrangers venus d'autres villes ou d'autres pays. Il y avait des Polonais, des gens d'un peu partout... Un jour il ont hébergé une famille avec un chien pendant une semaine. Et leur chien, il se sentait comme chez lui. Il n’aimait pas que des gens viennent chez eux.

Sa mère détestait que les gens dorment dehors car elle avait déjà vécu une guerre en 14-18, et ça l'avait traumatisée. C'est pour ça qu'ils hébergeaient des gens qui fuyaient la guerre dans leurs villes ou leurs pays.

Après cette rencontre on a pris un selfie ensemble. Suzette est une femme très sympathique souriante et polie. C'est une belle rencontre.Je crois que ce qui est vraiment important, c'est la rencontre de nouveaux gens et le changement de culture.

Alex Akomoina

Montluçon pour moi, ça me fait penser au collège et au lycée car c'est là où j'étudie. Et c’est la ville de mes loisirs aussi.
Le dimanche, c'est désert. Il y a personne. Il y a le Cher dégueulasse, plein d'algues et de déchets. Ça sent pas forcément bon.
Il y a des choses bien comme la zone commerciale, le cinéma, le théâtre, la médiathèque, les stades de foot, et les monuments historiques.
Mais il y a aussi des problèmes et des dangers comme par exemple le gaz des usines chimiques à côté. Et la menace du barrage de Rochebut. Je pense que Montluçon, j'aime pas. Il y a trop de monde. Il y a des putes dans les rues.

Les gens ne rigolent pas avec nous quand on fait une blague. Il y a que des gens qui se croient au-dessus des autres alors que c'est des merdes. Ce qui est bien c'est que Burger King est à côté du lycée. Après on rencontre quand même des gens bien que j’adore comme Titi, Emma, Beubeu, Evan et Jérémy.
Eh oui ! Eux, c'est des amours ! Je ne peux pas les perdre. Ils sont dans mon cœur.

J'ai tapé une fille au collège. Je lui ai cassé le nez, déplacé le bassin et éclaté la tête contre le bus et le trottoir. Les pompiers sont venus. Les gendarmes aussi. Ils se sont mis à 5 pour essayer de me contrôler. Ils n'y arrivaient pas alors ils m'ont donné un coup de Taser. Ça m'est resté en tête. J'ai eu un gros hématome sur le côté du ventre avec les deux points. Je l'ai gardé pendant quatre mois. Maintenant, je m'en fous. Car elle l'a mérité.

J'ai perdu mon chien j'avais 11 ans. J'ai grandi avec lui, mon chéri qui est né le 14 septembre 2002. J'ai tout vécu avec, fait les 400 coups, on était tout le temps attachés. Je ne pouvais pas le laisser ni le quitter car je l'aimais.
Il est mort le 21 octobre 2009. Il avait un cancer du cœur. Il était pas beau quand il est tombé malade. Il avait la lèvre qui pendait. De la mousse qui sortait de sa bouche. Tout maigre. Et j'ai toujours dit qu'il était dans mon cœur. Quand je suis rentrée de l'école mon chéri n'était plus là. J'ai pleuré. Je savais qu’il ne reviendrait jamais.

Pendant quatre ans j’ai dit que je voulais un tatouage. Aujourd’hui je l'ai fait. Et ça m'a soulagé.

Tom, si tu m'écoutes, ou si tu me vois...

Je t'aime…

Marie (prénom modifié)